Comment lire un tutoriel d’amigurumi au crochet ?

Une fois que vous aurez appris les points de base, vous aurez envie de vous atteler à votre premier modèle.
Je vous recommande de choisir un modèle facile, niveau débutant : les tutoriels peuvent vite ressembler à une langue étrangère quand on les voit pour la première fois !

Ils utilisent généralement beaucoup d’abréviations et termes techniques qui font gagner de la place et rendent les instructions plus digestes, facilement mémorisables.
La première chose à faire est donc de vous familiariser avec ces abréviations et vocabulaire spécifique. En voici quelques uns parmi les plus courants, que j’utilise dans la rédaction de mes tutoriels :

Bien qu’il y ait des similarités d’un tuto à un autre, il n’y a pas de consensus autour de la façon dont on doit les rédiger . Chaque designer a ses préférences et liste en début de modèle les abréviations qu’il utilise. Si besoin, il ajoute des informations plus spécifiques.

On distingue 3 grandes familles :

  1. Le tuto descriptif : les rangs ou tours sont expliqués pas à pas, de façon très détaillée. C’est le plus facile à suivre lorsque l’on est débutant. Mais vous verrez avec l’expérience comme ça devient pénible : vous rechercherez alors des instructions plus condensées.
    Ex :
    Tour 1 : faire 6 mailles serrées dans un cercle magique (vous devez avoir 6 mailles)
    Tour 2 : faire 2 mailles serrées dans chacune des mailles du rang précédent (vous devez avoir 12 mailles au total)
    Tour 3 : *faire 1 maille serrée, puis 2 mailles serrées dans la suivante* Répéter de * à * 5 fois de plus. (vous devez avoir 18 mailles au total)
    etc.
  2. Le tuto abrégé : ce genre de tuto va droit au but, utilisant des abréviations plutôt que de longue phrases descriptives. C’est très facile à suivre une fois les les abréviations de base bien en tête. C’est cette méthode que je choisis pour la rédaction de mes modèles.
    Ex :
    T1 : 6ms dans un CM
    T2 : aug x6 (12)
    T3 : *1ms, aug* x6 (18)
    etc.
  3. Le tuto à symboles : à mi-chemin entre le tuto abrégé et le diagramme, ils utilisent des symboles au lieu des abréviations. Ils ont l’avantage d’être accessibles quelle que soit la langue que l’on parle.
    Ex :
    R1 : 6Ø
    R2 : V (12)
    R3 : *1X, 1V*(18)
    etc.

Assurez-vous de lire la section abréviations et les notes de chaque modèle avant de vous lancer dans un modèle. Encore mieux : lisez minutieusement l’intégralité du patron! Cela vous économisera du temps et vous épargnera des frustrations.

Voici un exemple de décryptage avec mon tuto de corbeille :

Tour 1 : faire 6 mailles serrées dans un cercle magique

Tour 2 : faire 2 mailles serrées dans chacune des 6 mailles du rang précédent (on a un total de 12 mailles à la fin de rang)

Tour 3 : *faire 2 mailles serrées dans une maille, 1 maille serrée dans la suivante* répéter de* à * sur tout le tour, soit en tout 6 fois (on a un total de 18 mailles à la fin de rang)

Le tour suivant se crochète tout entier dans le brin de derrière uniquement. C’est ce qui va définir le fond de votre corbeille :

Tour 8 : crocheter les 42 mailles serrées de ce rang dans le Brin de Derrière Uniquement  (on a un total de 42 mailles à la fin de rang)

Ici, les instructions sont à répéter à l’identique pendant plusieurs rangs :
Tour 11 à 15 : faire 42 mailles serrées (on a un total de 42 mailles à la fin de rang)

Le rang 16 va créer 2 ouvertures, bases de nos futures poignées :

Tour 16 : faire 7 mailles serrées, crocheter une chaînette de 6 mailles en l’air, et rejoindre votre travail dans la 7ème maille après en avoir sauté 6, faire 15 mailles serrées,  crocheter une chaînette de 6 mailles en l’air, et rejoindre votre travail dans la 7ème maille après en avoir sauté 6, faire 8 ms (on a un total de 42 mailles à la fin de rang)

Tour 17 : faire 7 mailles serrées, crocheter 8 mailles serrées dans l’arceau formé par la chaînette de 6 mailles, faire 15 mailles serrées,  crocheter 8 mailles serrées dans l’arceau formé par la chaînette de 6 mailles, faire 8 mailles serrées (on a un total de 46 mailles à la fin de rang)

Mon tuto s’adressant à des grands débutants, j’ai choisi d’être assez explicite concernant les instructions du Tour17, mais sachez que dans nombre de modèles on ne vous précisera pas  de crocheter dans l’arceau formé par la chaînette. Cela fait partie des nombreux implicites contenus dans les modèles, qui partent du principe que l’on sait comment faire.
En tant que débutant, le réflexe naturel va être d’essayer de crocheter dans chacune des mailles en l’air qui forment l’arceau (ce qui est à la fois difficile et peu esthétique) alors qu’il s’agit de piquer joyeusement sous la chaînette, dans l’espace vide et facile d’accès. Ainsi, les mailles vont venir enrober la chaînette pour un joli rendu régulier.

J’espère que cet article vous aura aidé à comprendre comment décrypter un tuto de crochet en spirale !
Dites-moi dans les commentaires comment ça se passe avec votre premier projet, et si j’ai oublié un point important ou  s’il reste des zones d’ombre !

 

 

 

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Amigurumis, les bases : tout ce qu’il faut savoir pour démarrer !

{ Choisir la taille de son crochet }

Pour crocheter un amigurumi, le plus important est d’obtenir  une trame bien solide qui ne laisse pas apparaître le rembourrage. Il faut pour cela choisir une taille de crochet adaptée au fil que vous avez choisi, ou inversement. Vous trouverez la taille de crochet recommandé sur l’étiquette de votre pelote, dans un petit carré représentant l’échantillon :

Cependant, selon que vous crochetez plutôt lâche ou plutôt serré, vous serez peut-être plus à l’aise avec un crochet un peu plus gros ou plus fin que la taille recommandée.
J’ai pour habitude de crocheter 1/2 voire 1 taille en-dessous du numéro indiqué sur la bande de ma pelote.

{ les Marqueurs de rang }

Utiliser des marqueurs de rangs est absolument vital si vous ne voulez pas devenir complètement zinzin. Un marqueur de rang sert à savoir où on en est dans son travail en marquant, au choix, le début ou la fin de chaque rang.

On peut en acheter en magasins spécialisés, merceries, etc. ou vous pouvez utiliser un trombone, des épingles à nourrices, des boucles d’oreilles…

Mais il y a une façon encore plus simple et efficace de ne pas vous perdre dans vos rangs : du fil !
Personnellement j’ai pour habitude de marquer la fin de mes rangs, mais peu importe si vous préférez marquer le début du moment que choisissez une des deux options et vous y tenez : coupez une longueur d’un fil de grosseur identique ou inférieure à celle de votre en-cours, et d’une couleur bien distincte. Insérez le fil dans la dernière maille de chaque rang, puis aux rangs suivants faites suivre le fil. On obtient un marquage en pointillé :

J’adore cette technique car elle permet  de garder une trace des rangs précédents. De cette manière, vous pouvez vous interrompre n’importe quand sans jamais avoir à vous demander à quel rang vous en étiez, ou retourner plusieurs rangs en arrière en un clin d’œil.

{ le cercle magique }

Certaines personnes aiment commencer par une chaînette fermée par une maille coulée, mais je préfère de loin la technique du cercle magique, aussi appelé « anneau magique ». C’est simple, efficace, et propre : que demander de mieux ?!

Il existe beaucoup de façon différentes de réaliser un cercle magique, voici celle que j’utilise :

  1. Enrouler 2 fois le fil sur son index, bout vers soi
  2. glisser le crochet sous les deux brins, ramener le plus près de la paume sous l’autre
  3. faire un jeté
  4. tirer le fil au travers de la boucle
  5. faire un nouveau jeté
  6. tirer le fil à travers la boucle
  7. enlever le doigt pour accéder à l’anneau
  8. crocheter ensuite une mailles serrée en piquant DANS l’anneau
  9. continuer jusqu’à atteindre le nombre de mailles serrées requis par le modèle, toujours en crochetant dans l’anneau, du côté où il y a 2 brins de façon à les emprisonner  dans les mailles serrées
  10. tirer fort sur le petit bout de fil
  11. jusqu’à ce que les mailles soient bien resserrées
  12. insérer un marqueur de rang sous le petit « v » de la dernière maille crochetée.

{ les augmentations invisibles }

Je n’ai pas vraiment de problème avec les augmentations classiques, mais la technique des augmentations invisibles peut s’avérer utile dans certains cas.

Pour cela on fait une maille serrée dans le brin avant de la maille suivante, puis à nouveau une maille serrée au travers des 2 brins de cette même maille.

{ les diminutions invisibles }

Il existe plusieurs façons de diminuer, comme sauter une maille ou faire 2 mailles rabattues ensemble, mais les diminutions invisibles sont si faciles et propres que ce serait dommage de s’en priver :

  1. insérer le crochet dans les brins avant uniquement des deux mailles suivantes,
  2. faire un jeté, tirer le fil au travers des deux brins avant,
  3. terminer votre maille comme d’habitude (ici une maille serrée).

{ Distinguer l’envers de l’endroit }

Au début, lorsque les yeux et le cerveau ne sont pas encore habitués à distinguer les petites variations des différents points,  distinguer l’envers de l’endroit est assez déroutant. Quelques indices pour vous y retrouver : sur l’endroit on voit des petits « v », alors que sur l’envers les « v » sont tête en bas et surmontés d’une petite barre horizontale :

La plupart des amigurumis que l’on voit sont faits côté endroit vers l’extérieur. C’est la face qui offre le plus de régularité, surtout si l’on a des diminutions invisibles : elles forment sur l’envers de petites barres horizontales côte à côte que l’on ne retrouve pas sur l’envers des mailles serrées.

Lorsque l’on démarre les premiers tours après un cercle magique, c’est le côté face à nous. Dès que la pièce commence à s’incurver, l’endroit se retrouve naturellement à l’intérieur. Si l’on veut l’avoir sur l’extérieur, il faut incurver la pièce dans l’autre sens, soit en cours de travail soit à la fin. Attention aux pièces avec un tout petit nombre de mailles : il peut être très difficile de les retourner à la fin. Mieux vaut alors les incurver endroit vers l’extérieur dès les premiers rangs, quitte à s’aider d’un crayon ou manche de crochet.

Certains designers préfèrent l’envers, et construisent leurs modèles en conséquence. Ils le précisent dans les tutos parce qu’on convient généralement que c’est l’endroit qui doit être à l’extérieur.

Si rien n’est spécifié, tourner puis assembler votre travail sur l’envers donnera un aspect très irrégulier à votre travail. Et si le modèle vous fait travailler des rangs entiers dans des brins avant et/ou arrière, vous ne pourrez pas assembler les parties comme prévu.

Par ailleurs, l’envers n’est pas aussi malléable que l’endroit,  ce qui compliquera le modelage au moment de rembourrer.

{ fermer le haut d’un amigurumi }

Le tout dernier rang d’un modèle fermé consiste presque toujours à faire des diminutions sur tout le rang. Je n’ai jamais eu un résultat vraiment propre en procédant ainsi, alors qu’en suivant la technique présentée dans cette vidéo le résultat est absolument parfait !!

( Technique & video par Repeat Crafter Me )

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Les points de base au crochet

{ les mailles chaînette, en l’air et coulées 

La maille chaînette et la maille en l’air sont deux appellations qui désignent en fait le même geste :

1-7. Faire un nœud coulant
8. le resserrer autour du crochet, puis faire un jeté (= prendre le fil sur le crochet)
9. ramener le fil au travers de la boucle.

Recommencer l’opération  » faire un jeté, ramener le fil à l’intérieur de la boucle » autant de fois que le nombre de chaînettes requis. La chaînette doit être régulière et peu serrée pour faciliter l’insertion du crochet au rang suivant.

Une chaînette sert à créer le premier rang sur lequel on s’appuiera pour ensuite faire d’autres mailles ( serrées ou brides…) alors que ce que l’on appelle maille en l’air sert plutôt à tourner en fin de rang

La maille coulée, elle, n’a de différent que le fait de piquer  dans une maille existante : piquer dans la maille, faire un jeté, ramener le fil au travers de la maille puis au travers de la boucle sur le crochet. C’est elle que l’on utilise pour arrêter le travail.

{ la maille serrée } 

  1. Insérerez votre crochet sous les 2 boucles ( = qui forment un petit « v ») de la maille suivante
  2. faites un jeté et tirez le fil au travers des deux boucles. Vous devriez maintenant avoir 2 boucles sur votre crochet.
  3. faites à nouveau un jeté, puis tirez le fil au travers des 2 boucles.

Et voilà, vous venez de réaliser une maille serrée !

{ les brides } 

Les brides sont des mailles hautes, dont la hauteur est déterminée par le nombre de jetés que l’on réalise AVANT de piquer dans le travail. Il existe la demi-bride, la bride, la double bride, la triple bride… etc.

Pour réaliser une demi-bride il faudra :

  1. faire 1 jeté, piquer le crochet dans une maille,
  2. faire un jeté, tirer le fil au travers de la maille,
  3. faire un dernier jeté, tirer le fil au travers des 3 boucles sur le crochet.
  4. La demi-bride est terminée.

Pour faire une bride il  faudra faire :

  1. 1 jeté, piquer le crochet dans une maille,
  2. faire un jeté, tirer le fil au travers de la maille
  3. faire un jeté, tirer le fil au travers des 2 premières boucles sur le crochet,
  4. il reste 2 boucles sur le crochet
  5. faire un dernier jeté, tirer le fil au travers des 2 dernières boucles.
  6. La bride est terminée.

Pour faire une double bride il faudra :

  1. faire 2 jetés, piquer le crochet dans une maille, faire un jeté, tirer le fil au travers de la maille
  2. faire un jeté, tirer le fil au travers des 2 premières boucles sur le crochet
  3. faire un jeté, tirer le fil au travers de 2 boucles sur le crochet,
  4. faire un dernier jeté, tirer le fil au travers des 2 dernières boucles
  5. La double bride est terminée.

Idem pour les brides plus hautes, la seule chose qui change étant le nombre de jetés de départ. Exemple : pour faire une triple bride il faudra faire 3 jetés, puis procéder comme précédemment en écoulant les mailles présentes sur le crochet par groupes de 2 jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.

{ tourner en fin de rang } 

Lorsque l’on arrive en fin de rang, il faut tourner le travail pour repartir dans l’autre sens. Pour cela, on utilise une ou plusieurs mailles en l’air. Leur nombre dépend de la hauteur du premier point que l’on va faire sur le rang suivant :

  1. si l’on repart sur de la maille serrée, on fait 1 maille en l’air,
  2. pour une demi-bride on en fait 2,
  3. pour une bride on en fait 3, et ainsi de suite.

Selon les modèles, ces mailles en l’air peuvent constituer  la première maille du rang. Il faut alors piquer le crochet dans la deuxième maille à partir du crochet (soit l’avant-dernière maille du rang précédent)  pour réaliser la deuxième maille du rang en cours.

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Changer de couleur au crochet

Pour changer de couleur, que ce soit en début , en fin de rang ou en plein milieu, c’est très simple : il suffit de terminer la dernière maille de couleur A par la couleur B (image 1) en tirant le fil B au travers des 2 boucles de couleur A sur le crochet (image 2).

On peut ensuite faire un petit nœud avec les deux bout de fil sur l’envers du travail pour éviter que les extrémités ne se baladent mais attention : cela créera une irrégularité sur le bord.

Ensuite, on rentre les fils à l’aiguille, ou, si l’on veut gagner du temps, on peut les emprisonner dans les mailles suivantes sur une petite longueur (5 à 10 mailles environ) :

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